Chef de Caux, ville disparue en 1370

Publié le par GOUPIL Stéphane

Ste Adresse est la commune où est née ma femme Ginette PERIER (voir notre généalogie : http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=sggoupil&lang=fr;p=ginette+berthe;n=perier).

Un évènement extraordinaire s'est produit au XIVe siècle.

En 1370, une belle cité, Saint Chef de Caux, fut anéantie par une prodigieuse tempête un peu au large du cap de la Hève (au Nord ouest de Ste Adresse – près du Havre [76]), en Normandie.

 

De nos jours, ses vestiges un temps entrevus par l’abbé Cochet du fait d’éléments ramenés jusque sur la grève, ne sont que sous cinq à dix mètres d’une eau souvent claire. Un peu d’eau sous laquelle de prodigieuses découvertes pourraient être faites dans l’avenir.

 

La cité était prospère, et elle possédait au moins une église célèbre partout en France pour posséder, entre autres reliquaires précieux, une tête d’or massif supposée contenir le crâne de Saint-Denis. Au Moyen Age, cette petite ville qui vivait uniquement par et pour la pêche, était donc malgré le siège d’importants pèlerinages centrés autour de ce chef de saint Denis qui d’ailleurs, donna une partie de son nom à la cité.  

 

En 1370, les chroniques attestent d’un formidable raz-de-marée qui attaqua sans prévenir les côtes voisines du Havre, et fut à l’origine d’effondrements du sol par plaques tectoniques entières. C’est dans ces conditions que Saint Chef de Caux s’effondra littéralement dans la mer, et d’un seul coup. De nos jours, les spécialistes qui ont étudié ce phénomène penchent pour un formidable tremblement de terre sous marin, entre la France et l’Angleterre, qui aurait soudainement provoqué un énorme effet de Tsunami. Ce n’est donc pas la vague géante qui aurait fait s’écrouler le socle qui, au large du Havre, soutenait cette cité, mais plus vraisemblablement le tremblement de terre lui-même. Après quoi la ville soudainement tombée au niveau des flots aurait été, en quelques minutes seulement, totalement submergée par la vague géante. Il y eut très peu de survivants à la catastrophe. En fait, à peine une poignée d’habitants qui bien sûr ne purent rien sauver, et trouvèrent refuge au château de Vitanval, manoir encore situé dans le bourg de Sainte-Adresse. Par la suite, l’eau aurait continué de recouvrir, avec peu de profondeur, l’emplacement maintenant balayé de l’ancienne cité.

 

En 1840, le célèbre abbé Cochet, grand archéologue normand, s’intéressa de près, mais avec les moyens de l’époque, aux vestiges de la cité disparue. Il avait en cela alerté par de nombreuses découvertes régulièrement faites par des pêcheurs sur les grèves même du pied du cap et dans les failles des rochers qui y saillissent. Ces découvertes étaient principalement des monnaies d’âges divers, des temps gallo-romains jusqu’au Moyen Age. Et figurez-vous que sans avoir eu seulement à se mouiller les pieds, profitant vraisemblablement des grandes marées, l’abbé Cochet collecta sur les grèves de nombreuses tuiles romaines, des poteries antiques intactes pour certaines, et même un très ancien baptistère. Ce en quoi il en déduisit qu’il avait mis la main sur ce lui-même qui avait autrefois orné l’église de la cité disparue. Or, cette découverte n’est pas sans intérêt, car si un tel élément a survécu, il se peut très bien qu’il en soit de même d’autres ornements provenant de cette église originelle, dont, pourquoi pas, la tête d’or renfermant le chef de Saint-Denis.

 

 

 

 
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